Armelle, toujours... Qui nous parle aujourd'hui de la réaction de leurs amis. Beaucoup d'amour à nouveau...
« La mort est un tabou. Du coup, les gens ne savent pas quoi dire ou quoi faire. Ils ont peur d’être maladroits. Je leur disais : "ça n'est pas grave, tu as appelé, c’est déjà beaucoup !" Les gens étaient mal à l’aise et on le comprend. En fait, il n’y a pas besoin de dire beaucoup de mots. Juste une marque d’attention, comme une carte ou une citation, pouvait nous faire déjà beaucoup de bien. Et puis dans notre couple, on communiquait beaucoup autour de Lénora. Vers notre entourage aussi. Et à un moment, on ne voulait plus inviter d’amis. Mais ça ne voulait pas dire qu’on ne voulait voir personne. Au contraire, ça nous faisait du bien d’être invités. Alors on leur a dit : "on n’a plus la force de vous inviter mais on veut bien aller chez vous". On portait la mort sur nous, mais les amis ont quand même compris que c’était important de ne pas nous laisser tomber et ils ont continué à nous inviter. On n’hésitait pas à parler de Lénora. Parfois on pleurait et ça n’était pas toujours facile pour les autres. Ils s’arrêtaient, en plein milieu de la conversation, en disant qu’ils étaient désolés. Mais nous, en fait, ça nous faisait du bien d’en parler, de partager des moments comme ça avec eux. Il n’y a jamais eu de pitié de leur part. Au contraire, souvent les gens nous disent qu’ils trouvent ça beau, la manière dont on parle de notre fille. Ils sont admiratifs, et moi j’en suis fière aussi ! Ils me disent souvent "il n’y a rien de plus terrible que la perte d’un enfant, comment as-tu réussi à être aussi forte ? Comment as-tu réussi à te reprendre en main ?..." En fait, bien sûr que tu peux te reprendre en main. La vie ne s’arrête pas là. On ne pouvait pas partir. Il y avait juste trop d’amour entre Freddy et moi. »
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