Hier je vous parlais d'Alison, et aujourd'hui j'ai envie de revenir sur une partie de notre rencontre que je trouve particulièrement lumineuse.
Alison est maman de 3 enfants bien portants. Et puis quelques années après, une grossesse gémellaire arrive. Et finalement, ses deux fillettes décèdent à 6 mois ¾ de grossesse. Juste après ce double accouchement, Alison se retrouve aux soins intensifs à cause d'une infection. C’est un moment très difficile pour elle, après le décès de ses fillettes. D’autant qu’Alison a déjà été confrontée aux soins intensifs. Mais à l’époque, c’était pour accompagner ses parents en fin de vie, atteints d’un cancer. Et malgré la situation, Alison puise une force qui m’impressionne au point que j’ai envie de vous partager un bout de son histoire. « Pendant toutes les réflexions avant l’accouchement, je savais que la vie de nos filles était en péril mais jamais je n’avais pensé que la mienne pouvait l’être aussi. Et là, tout d’un coup, tout bascule. Et je réalise à quel point j’aurais pu perdre ce cadeau qui m’avait été fait d’être la mère de 3 enfants en bonne santé. Quand je me suis réveillée des soins intensifs, je me suis sentie soulagée d’avoir fait ce choix pour nos filles, car je savais que c’était le mieux pour elles, que j’allais m’en tirer et qu’au moins j’étais encore en vie. “Je suis encore là pour être la mère de mes trois enfants, de trois enfants bien portants. Oui certes, j’ai perdu mes fillettes, mais je suis encore mère“. Et cela a fortement changé ma perception de la vie et de la mort. Aujourd’hui, quand quelqu’un me dit qu’un proche est malade, je prends conscience de tout ce que l’on me dit, mais je ne suis plus accablée par la tristesse. J’accepte la mort car elle fait partie de la vie. Je l’accepte plus que jamais auparavant. Et aujourd’hui, je savoure encore plus la vie. Par exemple, quand je suis allée chercher ma fille après une semaine au ski avec sa classe, j’ai pleuré de joie. Tout ce qui est signe de vie, leurs dessins, etc. me touche profondément. Je suis beaucoup plus vite émue (par la vie) qu’avant. Alors que ce qui a trait à la mort ou la maladie, je sais très bien de quoi il s’agit, mais ça ne m’afflige pas de la même manière. J’ai acquis comme une force. Finalement, cheminer vers la mort, c’est se rendre compte de la valeur de la vie. C’est particulier à dire mais c’est comme un cadeau. A travers ces expériences, j’ai appris à mieux apprécier la fragilité de la vie que nous avons. »
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