La présence de mon homme m'a donné la force
d'oser voir notre fille
Armelle, Maman notamment de Lénora
En 2011, je suis tombée enceinte. Tout se passait bien, c'était une très belle grossesse... jusqu’à 7 mois, où le cœur de Lénora s’est arrêté. On a fait une autopsie, et aujourd’hui encore, on ne sait toujours pas pourquoi son cœur s’est arrêté.
L’annonce de la mort a été un moment horrible. Je me souviens des paroles blessantes d’un obstétricien qui nous a dit : "On ne vit pas dans un monde de bisounours". A Freddy (mon mari) qui est pompier, il a rajouté : "Oh, vous, vous avez l’habitude de ce genre de situations". Il avait rien compris. C’était notre enfant-là, ça n’avait rien à voir avec ce que mon mari vit dans son métier ! C’était tellement dur à entendre, d’autant que c’était les toutes premières paroles qui nous ont été dites… La période d’attente entre l’annonce de la mort et l’accouchement a été une période indescriptible. Il n’y a même pas de mots à mettre. On ne voulait voir personne, c’était trop difficile.
L’annonce de la mort a été un moment horrible. Je me souviens des paroles blessantes d’un obstétricien qui nous a dit : "On ne vit pas dans un monde de bisounours". A Freddy (mon mari) qui est pompier, il a rajouté : "Oh, vous, vous avez l’habitude de ce genre de situations". Il avait rien compris. C’était notre enfant-là, ça n’avait rien à voir avec ce que mon mari vit dans son métier ! C’était tellement dur à entendre, d’autant que c’était les toutes premières paroles qui nous ont été dites… La période d’attente entre l’annonce de la mort et l’accouchement a été une période indescriptible. Il n’y a même pas de mots à mettre. On ne voulait voir personne, c’était trop difficile.
Le seul moment où j'allais la voir, j'ai voulu en profiter...
Après l’accouchement, on nous a proposé de voir Lénora. J’avais beaucoup d’appréhension, mais la présence de Freddy m’a donné la force d’oser voir ma fille. Ça me semble, aujourd’hui, essentiel au travail de deuil, et je sais que ça nous a permis aussi d’être dans la même dynamique, Freddy et moi.
C’est lui qui l’a portée. C’était dur quand on me l’a apportée, mais je me suis dit que ce serait le seul moment que j’allais avoir avec elle. Alors j’en ai profité. On a vu la beauté en elle. On l’a regardé sous toutes les coutures. Presque au point d’en oublier qu’elle était morte.
C’est lui qui l’a portée. C’était dur quand on me l’a apportée, mais je me suis dit que ce serait le seul moment que j’allais avoir avec elle. Alors j’en ai profité. On a vu la beauté en elle. On l’a regardé sous toutes les coutures. Presque au point d’en oublier qu’elle était morte.
On lui a fait des bisous, on a observé son petit corps qui était tout bien formé. Le découvrir nous a fait dépasser la mort… Je pensais que ça allait être dur, en fait j’ai passé un « bon » moment. Quand j’en parle, les gens ne comprennent pas forcément. Mais pourquoi ne pas la trouver belle finalement ? C’est ma fille. C’est la plus belle ! C’est d'ailleurs ce que disent tous les parents à la naissance de leur enfant, non ?
Pour nous, le fait d’être confronté à cette réalité nous a permis de poser des actes. On se demandait si on allait se réveiller de ce cauchemar... Et la voir nous a permis d’entamer le processus de deuil. On l’a vue aussi dans son cercueil. Et puis on a des photos qu’il m’arrive aujourd’hui de regarder quand j’en ai envie, car j’ai parfois besoin de me ressourcer et de me rapprocher d’elle.
Armelle, Maman notamment de Lénora
Armelle, Maman notamment de Lénora